Saillamina – Livre I

Saillamina livre 1

Auteur : Guy Pier

Date de publication : 21 décembre 2019

ISBN : 978-2-9534938-Ro-4.021

Nombre de pages : 199

Genre :
héroic fantaisy

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Ce roman en deux volumes de Guy Pier vous transportera dans un monde d’héroïc fantasy qui séduira tous les amateurs du genre.


Livre I

Maximilien Doucet jeune garçon se réveille, un matin au cœur des territoires connus du Petit peuple parmi les trolls, les Itakas et les Atsinganis. Dans ces contrées fantastiques, les humains sont des personnages vénérés, appelés Heimdarall.

Hudagar III, tyran sanguinaire, seigneur de Saillamina, achète l’enfant au Bantock Kalgard, trafiquant en tous genres.

En compagnie de Nérilla qui veille sur lui et Védor son nouvel ami, Maximilien fuit pour échapper à ses tortionnaires. Les habitants qu’il rencontre au cours de ce périple reconnaissent en lui leur sauveur, il prend la tête de l’armée des opprimés pour les aider à retrouver leur liberté et leur dignité.

Il va vivre une aventure extraordinaire en explorant ces territoires étranges à la recherche du passage mythique entre les deux mondes, seul moyen pour le jeune garçon de retourner chez lui.


Livre II

De retour dans le monde du Petit peuple, Maximilien Doucet, accompagné de ses amis et de sa sœur qui s’est jointe au groupe, va devoir affronter une réalité bien morose. En effet, tous ses partisans ont été écrasés lors de son départ pour sa Bretagne natale.

L’oppression est à son comble sous la dictature du Bantock, mais des poches de résistance existent. Pour s’assurer une victoire sans faille, celui-ci s’est adjoint une alliée de poids, la mère de Nérilla, sorcière aux pouvoirs immenses qui maîtrise une armée de soldats de plomb.

Comment vaincre une telle puissance ? L’intervention de Warthan, le magicien aussi connu sous le nom de Merlin l’enchanteur dans le monde des humains, pourra-t-elle apporter le soutien dont ont besoin tous les pauvres opprimés du pays du Petit peuple ?


Extrait livre I

Chapitre IV : L’accident

C’était un matin particulièrement agréable, le soleil réchauffait la terrasse. Il entrait dans le pavillon par les grandes ouvertures qui donnaient sur l’imposant balcon. Les rideaux en organza flottaient au gré des courants d’air. Nérilla avait annoncé la veille que ce serait un jour de détente. Il était question d’aller pique-niquer au bord de la rivière à l’ombre des saules pleureurs penchés sur l’eau transparente qui coulait indolente. Tous les amis de Maximilien avaient été invités. La nourriture et la boisson étaient rangées à l’intérieur des malles en osier. La petite troupe était sur le départ. Les gens de maison chargeaient sur un chariot les objets nécessaires au confort de chacun, des tables et des sièges pliants, des bancs, des couvertures pour s’allonger sur la luzerne sèche, des toiles à tendre entre les branches destinées à protéger les hôtes du rayonnement solaire. En une demi-heure, le convoi arriva sur les lieux et tout fut installé comme convenu. Les convives se retrouvèrent autour de la table. Les plats circulaient, les desserts suivaient et les participants furent rassasiés, la citronnade glacée étanchait la soif. Sur les verres perlait une condensation rafraîchissante. Après avoir débarrassé et lavé la vaisselle à la rivière, les domestiques se reposèrent un instant. Quant aux enfants, c’était le moment de jouer. L’un d’eux, désigné par le sort, devait retrouver les autres qui se cachaient dans un périmètre défini. Celui-ci s’étendait depuis un chaos de pierres qui encombrait la rive, jusqu’à un petit bois ombragé parsemé de buissons épineux. Maximilien, Védor et Nérilla se dissimulèrent dans une cavité au pied d’une falaise, apparemment trop bien, car une longue période s’écoula sans que personne ne les trouvât. Peut-être la poursuite s’était-elle arrêtée, les gamins sont capricieux lorsque la chaleur est oppressante. Ils se laissent gagner par une langueur estivale et ne persévèrent en rien. Maximilien et ses deux amis se mirent en tête d’explorer les alentours. Ils suivirent un chemin tracé par les animaux, et débouchèrent au bord d’une déclivité du terrain qui formait une vaste cuvette envahie par les broussailles. Ils dévalèrent la pente afin de se rapprocher d’un bâtiment en ruine situé au fond de la dépression et recouvert par la végétation. Védor était d’avis que c’était sûrement une des nombreuses chapelles anciennes abandonnées aux effets du temps. Même les vieux ne se rappelaient ni à quelles occasions elles avaient été érigées, ni les vénérables dignitaires qu’elles honoraient. À présent, la plupart de ces bâtisses avaient disparu, pillées pour leurs matériaux. Maximilien suivi de ses camarades se ménagea un passage à travers les ronces jusqu’à la porte dont les vantaux manquaient, probablement volés et remontés ailleurs. L’intérieur se perdait dans la pénombre. Une faible lumière colorée émanait des vitraux, couverts de toiles d’araignées, encore en place au-dessus de l’entrée principale. Des colonnes de soutènement gisaient au sol, brisées en plusieurs tronçons, et laissaient imaginer l’instabilité de l’édifice. Un amoncellement de terre et de pierres s’élevait au centre du monument, pourtant la voûte du plafond était intacte. L’origine de ces gravats était un mystère. L’enduit des murs latéraux était décollé en larges plaques. Maximilien s’en approcha. Il distinguait à peine les restes d’une fresque décorative très abîmée et une sorte de hiéroglyphe. Il questionna Nérilla.

– Qu’est-ce que ça signifie ?

– Je ne saurais le dire, on y voit comme dans un four, répondit-elle. Védor saisit un caillou sur le sol, et fit voler en mille morceaux le vitrail

au-dessus du portail. Un éclat de verre toucha Maximilien à l’épaule. Nérilla inquiète se précipita auprès de lui. Il saignait, mais la blessure était sans gravité. Védor était désolé.

– Pardonne-moi Maximilien, implora-t-il.

Nérilla l’interrompit.

– Écarte-toi et laisse-moi faire.

Védor fit un pas de côté, Nérilla déchira un pan de tissu de sa robe et nettoya le sang.

– Ça te fait mal ? demanda-t-elle à Maximilien.

– Un peu, grimaça-t-il, alors qu’elle tamponnait la plaie.

– C’est une légère entaille, tu n’as pas à t’inquiéter, dit-elle, rassurante. Il se tourna vers le mur proche de lui. À présent, la clarté du soleil tombait oblique, la poussière suspendue dans le cône lumineux planait, on aurait dit une nuée d’insectes. Sous l’éclairage ambiant, les fresques décolorées et l’écriture partiellement effacée étaient parfaitement visibles. Elles couraient le long des murs en faisant le tour de la pièce et ce qu’ils découvraient était incroyable. Chacune des scènes correspondait à une des étapes du voyage de Maximilien. L’une d’elles dépeignait une grange et un enfant endormi sur la paille, une autre, la caravane de Goulgour et l’Hélénia, la suivante les Itakas transportant la dermala, puis le palais d’Hudagar III et une farandole d’adolescents, reconnaissables autour de Maximilien armé de Sifflette, avec à ses côtés Nérilla et Védor. Une des peintures le représentait une coupure à l’épaule. À certains endroits, l’enduit sur le mur était tombé, toute une série d’illustrations avait disparu, rendant incertaine l’interprétation du message faute d’une continuité logique. Le dernier tableau montrait Maximilien et ses amis, ainsi que plusieurs personnages inconnus. Parmi eux, un homme vêtu d’une cape foncée qui lui descendait jusqu’aux pieds, une capuche en fourrure couvrait son front, un grand collier en or serti de pierres noires transparentes pendait à son cou. On distinguait un troll brandissant une hache, et une armée de soldats au teint grisâtre commandée par une femme au visage masqué. Enfin, une phrase inachevée clôturait l’ensemble.

– Quelqu’un comprend-il le sens de tout cela ? voulut savoir Maximilien.

Nérilla était absorbée par une intense réflexion. Elle était perplexe, ses sourcils plissés faisaient une ride entre ses yeux.

– C’est une vieille langue que l’on croyait perdue, expliqua-t-elle.

– On dirait de l’oghamique, présuma Védor. Nérilla approuva d’un signe de tête et précisa.

– C’est le langage des druides, ça signifie, « Écris la suite ».

Après un court moment, durant lequel chacun réalisa à quel point l’évènement était surnaturel, Nérilla poussa Maximilien et Védor vers la sortie.

– Allons-nous-en sans perdre de temps, dit-elle.

Une fois dehors Maximilien et Védor se retournèrent et virent sur le linteau de tuffeau, au-dessous du tympan qui coiffait la porte, une autre inscription étrange à laquelle ils n’avaient pas fait attention en arrivant. Nérilla les pressa.

– Avancez, dit-elle, nous ne devons pas être surpris ici.

Ils s’éloignèrent rapidement. Sur le chemin qui menait à la rivière où ils avaient pique-niqué, Nérilla leur donna des directives.

– Cache ton épaule, recommanda-t-elle à Maximilien, et faisons comme si de rien n’était. Nous rentrons au palais, sans attendre. Les autres se débrouilleront.

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Edité et distribué par la maison d’édition numérique associative Plume Direct

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